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La
guerre n'est pas une aventure, c'est une maladie comme le typhus.
Antoine
de Saint-Exupéry
Depuis la création de
ce site je voulais faire une page sur la guerre 1914-1918 et nos ancêtres qui y
sont morts. Le 85 ème anniversaire de l'Armistice qui a mis
fin à la 1 ère guerre mondiale et la création du site "mémoire
des hommes" m'en a donné l'occasion. De son coté mon ami Claude RIOLAND ayant
fait une excellente page sur les RIOLAND morts pour la France pendant la grande
guerre, j'ai avec son accord, copié sa très jolie mise en page et je tiens à
l'en remercier.
Quand on débute des
recherches généalogiques on est très vite confronté avec la guerre 1914-1918 et
ses 1.400.000 soldats "morts pour la France". Pour notre part, les deux
grands-pères de Maud ont participé aux combats et si de mon coté seul mon
grand-père maternel a combattu, c'est malheureusement parce que René FOUGEROUZE
est décédé trois ans avant le début des hostilités.
Maintenant si cette
page revêt pour moi une certaine importance, c'est que je tenais à rendre
hommage à nos trois grands-pères et principalement à Adrien CHARBONNIER qui a
laissé sa vie dans ce conflit. Adrien est né le 29 octobre 1883 à St Martin le
Beau. Il exerce la profession de charretier et travaille chez M. et Mme VIGUET à
St Pierre des Corps quand il épouse le 21 juin 1913 à St Avertin, Victoire
CHAPLAIN qui est veuve avec une fille de son précédent mariage, ils ont tous les
deux 29 ans. Très rapidement Victoire va se retrouver enceinte et le 29 mars
1914 à Savonnière naît Madeleine, la mère de Maud.
Mais la guerre est
imminente, le 28 juin 1914 un terroriste Serbe tue l'archiduc Ferdinand et son
épouse. Cet attentat va servir de prétexte, le 5 juillet l'Autriche-Hongrie
envahit la Serbie et début août l'Allemagne attaque la France. C'est le début de
quatre années de conflits qui causeront 11 millions de morts. Rapidement tous
les Français en état de porter les armes sont mobilisés. Adrien va rejoindre le
66 ème régiment d'infanterie de ligne qui est basé à Tours. Ce
régiment après avoir combattu en Lorraine va se retrouver début 1915 avec les
armées du nord en Belgique dans les Flandres.
Pendant le mois de
mars et d'avril, le calme règne sur cette partie du théâtre de la guerre, mais
rien ne fait présager les évènements terribles qui se dérouleront sur ce coin de
terre de la Flandre occidentale à la fin du mois d'avril. Le 22 avril vers 17
heures près d'Ypres les Allemands vont utiliser pour la première fois les gaz.
"Le 22 avril 1915
en fin d'après-midi, un étrange nuage vert jaune apparaît dans le no man's land
et se dirige au gré du vent vers les lignes de la 45e division et de la 87e
division territoriale, dans le secteur de Langemarck-Pilckem. En quelques
minutes, les défenseurs français sont asphyxiés par le nuage de chlore et les
survivants s'enfuient vers l'arrière. Les Allemands s'emparent sans coup férir
de toute la crête de Pilckem jusqu'au canal de l'Yser, ouvrant une brèche béante
entre les lignes françaises et canadiennes."(1)
Les jours suivants les combats dans ce secteur furent très durs et les gaz
utilisés de nombreuses fois. C'est au cours d'un de ces affrontements qu'Adrien
fut tué le 27 avril 1915 à Pilckem.
En réalité il a disparu,
sûrement enseveli dans les tranchées, les gaz, la mitraille, les obus, on ne
saura jamais comment il est mort. Jusqu'à la fin de la guerre son épouse
espèrera son retour en pensant qu'il faisait partie des prisonniers,
malheureusement après l'armistice il fallu se rendre à l'évidence qu'il ne
reviendrait jamais. Le jeudi 3 mars 1921 le tribunal civil de Tours déclara
qu'Adrien CHARBONNIER était décédé le vingt sept avril 1915 à Pilckem et "mort
pour la France". Bien sur Madeleine CHARBONNIER ne connût jamais son père,
mais
pas davantage Augustin et d'Abel, deux oncles sur les trois
de ses oncles paternels.
Adrien CHARBONNIER avait un frère et deux demi-frères, un seul a survécu à ce conflit, Désiré Louis. Son frère Augustin Louis était l'aîné des garçons, il est né le 31 octobre 1879 à St Martin le Beau. Il est décédé le 15 mars 1916 à Montzéville (55). Son demi-frère Abel Alexandre était le plus jeune, il est né le 24 janvier 1892 à St Martin le Beau, il succomba dans le tout début de la guerre, le 24 décembre 1914 à Vlamertinge en Belgique, des suites de ses blessures. Tous les deux étaient mariés et avaient très certainement des enfants.
Je vais maintenant
évoqué beaucoup plus succinctement nos deux autres grands-pères. Quand Maud
parle de son grand-père paternel, Albert PERCHERON, c'est toujours pour dire que
c'était un homme très doux et extrêmement gentil. Malgré tout il est revenu de
la guerre très marqué par un évènement personnel, il avait dû, au cours
des combats, tuer un soldat Allemand à la baïonnette. Ce geste le suivra jusqu'à
la fin de ses jours et c'est avec des remords qu'il l'évoquait. Il n'avait de
cesse de dire "c'était lui ou moi", puis il ajoutait "le malheur, c'est qu'il
m'avait rien fait cet Allemand et qu'il avait certainement comme moi une femme
et des enfants".
De son coté Louis
"Charles" GUILLIOUT mon grand-père paternel a été mobilisé alors qu'il avait
déjà plus de 38 ans et deux enfants, ma grand-mère attendant le troisième qui
naîtra en janvier 1915. Il va malgré tout partir au front sans réellement
combattre, puisqu'il était vaguemestre, entre autre au "Chemin des Dames".
Alain Fougerouze
(1) Tiré du livre "Ypres
22 avril 1915" d'Yves BUFFETAUT, Ysec Éditions
Sur le site "Mémoire des
hommes" on trouve une base de données sur la guerre 1914-1918 dont la présentation
est la suivante :
Plus de 1,3 millions de
militaires décédés au cours de la Grande Guerre et ayant obtenu la mention "Mort
pour la France" figure sur cette base de données. Elle a été constituée par la
numérisation et l'indexation des fiches élaborées au lendemain de la Première
Guerre mondiale par l'administration des anciens combattants et aujourd'hui
conservées par la direction de la mémoire, du patrimoine et des archives du
ministère de la défense.
La mention "Mort pour la
France" est accordée, suivant certaines conditions, en vertu des articles L 488
à L 492bis du code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la
guerre.
Vous pouvez consulter ces
fiches sur le site à l'adresse :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
De mon coté je me suis
intéressé à un certain nombre de fiches, celles d'Adrien CHARBONNIER et de ses deux
frères mais aussi celles des FOUGEROUSE, vous pouvez les consulter en allant à
la page :
Morts pour la France
La guerre
1914-1918 |
mise à jour de la page : 22 décembre 2021 |